6 septembre 2018
Défis en altitude au Mont-Blanc
Considéré comme l’un des joyaux du calendrier, le Rallye Mont-Blanc Morzine (6-8 septembre) propose un éventail de défis le rendant unique à plus d’un titre. Zoom sur une épreuve qui pourrait bien façonner la suite de la saison en Clio R3T Trophy France…
Pour sa soixante-dixième édition, le Rallye Mont-Blanc Morzine accueillera une nouvelle fois le Clio R3T Trophy France et il est peu de dire que certains l’attendent avec impatience !
« La Rallye du Mont-Blanc offre une unité de lieu que l’on ne retrouve pas ailleurs », confie Yann Mogno. « Dès les reconnaissances, nous sommes immergés dans son ambiance unique puisque les concurrents se côtoient et les équipages échangent beaucoup entre eux. »
Des défis singuliers
« Le Rallye du Mont-Blanc est l’un des plus beaux rallyes de la saison », ajoute Damien Tozlanian, qui s’apprête à disputer son cinquième Mont-Blanc. « Ses spéciales sont mythiques et singulières avec de grosses montées et des descentes assez rapides qui mettent les freins à l’épreuve. On peut vite se retrouver avec un manque de mordant sur la pédale ! »
« Le Mont-Blanc est différent des autres manches », appuie Yann Mogno. « Les routes sont rapides tout en restant techniques. Cela nous amène à réfléchir à la gestion des freins. Comme j’effectue ma première saison avec une voiture à moteur turbo, je suis aussi curieux de découvrir l’impact de l’altitude dans ce domaine... »
Florian Bernardi le rassure toutefois rapidement : « Malgré les compresses sur le moteur à plein régime, la Clio R3T s’en tire haut la main par rapport à d’autres voitures que j’ai déjà pu piloter ! », assure celui qui pourrait sceller le titre dès ce week-end. « Néanmoins, Damien a raison sur les freins, particulièrement sollicités par les gros freinages séparant les descentes à hautes vitesses et les épingles serrées. »
Des nerfs à l’épreuve
Avec près de deux cents kilomètres chronométrés, les concurrents auront peu de temps pour souffler vendredi et samedi et, contrairement à l’idée reçue, cela ne sera pas forcément dû à l’oxygène se raréfiant !
« En dépit de l’altitude, nous ne sommes pas assez hauts pour ressentir un manque », précise le Champion Junior en titre du Clio R3T Trophy France. « Cependant, les changements incessants de rythmes rendent ce rallye très intense. Le point le plus éprouvant est peut-être la météo. S’il fait beau, les températures dans l’habitacle peuvent approcher celles du Rouergue, environ 40°C. Si le ciel est moins clément, cela peut descendre très bas... Et nous pouvons affronter des conditions différentes à travers les vallées d’une même spéciale ! »
« Le temps peut fortement compliquer les choix de réglages et de pneumatiques », précise Damien Tozlanian « La pluie peut aussi nous confronter au goudron noir et cela rend la chaussée encore plus glissante. Dans tous les cas, c’est un rallye long. Il faut un minimum de condition physique pour rouler au maximum de nos capacités. C’est un élément clé en sport automobile et l’entraînement m’aide particulièrement à garder le rythme sur un week-end assez chargé lorsque l’on évolue dans un équipage privé. Toute la semaine, je vais courir partout pour gérer les pneus, l’essence et tous les autres domaines nécessaires ! »
Certains tenteront néanmoins de tirer leur épingle de jeu face à une épreuve aussi complexe.
« Avec ses conditions toujours particulières et très changeantes, le Mont-Blanc apporte — entre guillemets — un peu plus de danger », conclut Yann Mogno. « Outre le brouillard et la pluie, certaines portions ne laissent aucune place à l’erreur, sinon le ravin nous attend. Tout cela rend les choses un peu plus palpitantes et les pilotes aux gros cœurs peuvent y aller avec certaines ambitions puisque même si l’on n’est pas le concurrent le plus rapide sur le papier, ses spécificités nivellent davantage le plateau que d’autres rendez-vous. »